Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog politique et culturel de henricles

C'est le blog de quelqu'un qui n'appartient à aucun parti politique mais qui pense que le simple citoyen peut s'emparer des questions politiques économiques et de société pour proposer ses réflexions etdonner son avis C'est également un blog littéraire et culturel où je place divers récits et oeuvres qui me concernent et ont un intérêt. notamment des récits de voyage et des tableaux d'amies peintres

A propos de la Palestine

 

La guerre cruelle qui se déroule au Moyen-Orient, propre à développer, nourrir, exacerber des sentiments de haine entre Arabes et Juifs, m’a conduit à chercher à mieux comprendre ce qui se passe, au-delà des polémiques partisanes. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne doit pas « prendre parti », avoir son opinion mais il y faut une « prise de parti » éclairée si possible par la meilleure information. Difficile.

Je me suis alors plongé dans de nombreux sites d’Internet. J’ai lu attentivement et relu partiellement le gros livre de Jean-Pierre Filiu. « Comment la Palestine fut perdue et pourquoi Israël n’a pas gagné ». Editions du Seuil. Paris. Février 2024.

J.P. Filiu est professeur en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences po. Il a enseigné dans plusieurs universités aux USA et a passé  plusieurs longs séjours  au Moyen-Orient.

Disons-le tout de suite : lire ce gros et grand livre de 400 pages est une épreuve. Tout historien qu’il soit, l’auteur nous a livré un « pavé » bourré de très nombreux renseignements mais le type de plan qu’il a adopté est, pour le lecteur non spécialiste de cette région complexe, source de confusion. On a de la peine à suivre le déroulement chronologique et géographique de ce qu’il raconte. Il y a dans cet ouvrage d’historien un aspect d’histoire « événementielle » touffue qui n’éclaire pas le lecteur. Mais ce livre n’en est pas moins une source indispensable et, semble-t-il, fiable, pour mieux comprendre le conflit en cours. Grâce à ces pages on saisit mieux que la question palestinienne est hélas, loin d’être résolue ! Il y a là deux points de vue opposés et on ne voit pas comment ils pourraient se rapprocher sauf si des minorités intelligentes et courageuses, à la fois chez les Israéliens et les Palestiniens, réussissaient à convaincre leurs peuples respectifs qu’il n’y aura de paix que dans un partage accepté de « la terre sainte », sainte pour Israël et les Chrétiens comme elle est sacrée aussi pour les Palestiniens musulmans.

Plus on cherche à s’informer sur ce qui se passe, plus on découvre que les affrontements actuels, où les Israéliens dominent apparemment sans vergogne, sont propres à nourrir la haine chez les uns et chez les autres. Et on ne voit pas comment cette haine pourrait laisser place à une nécessaire réconciliation.

Les Palestiniens sont nombreux à voir dans le Hamas le seul mouvement qui les défende et les représente bien, alors qu’il est une organisation terroriste marquée par la violence et par sa difficulté à accepter un vrai partage de la Terre Sainte. Israël est en train de commettre dans la bande de Gaza et ailleurs un vrai massacre de Palestiniens comme si Israël voulait éliminer physiquement ce peuple auquel il ne reconnaît pas officiellement le droit d’avoir un Etat ! Israël, en ce moment, commet là de vrais « crimes contre l’Humanité ».

« Palestiniens » ? Sur ces étendues entre la Syrie au nord et l’Egypte au sud, ont vécu différentes ethnies. A partir du VII° siècle après J.C. des Arabes ont envahi cette région passée ensuite sous la domination de l’empire ottoman. Ces populations étaient musulmanes ou chrétiennes, attachées à leur identité « arabe » Au début du XX° les Britanniques se trouvent en charge de la Palestine par un mandat à eux confié par la SDN puis l’ONU. Ils promettent à la fois de faciliter la formation d’un ensemble « arabe » indépendant et la création d’un foyer national pour les Juifs (déclaration Balfour en 1917). Il y a quasiment toujours eu des minorités de Juifs sur ces terres aussi bien à Jérusalem que dans d’autres localités. Des Juifs ont été de plus en plus nombreux à immigrer en Palestine pour fuir les pogroms qu’ils subissaient en Russie et en Europe centrale et orientale. Seulement cette immigration fut mal vécue par les Arabes qui vivaient là dans la mesure où, de fait, les Juifs les expropriaient et où les Palestiniens étaient, du coup, contraints de se réfugier hors de leurs terres. Les Juifs achetaient des immenses espaces à de grands propriétaires et les populations de métayers ou petits agriculteurs arabes qui y vivaient étaient réduites à se regrouper, se réfugier ailleurs (Bande de Gaza ; Transjordanie). Alors que Juifs et Arabes avaient bien coexisté, peu à peu l’hostilité entre les uns et les autres s’est aggravée et la violence s’étendit vu que les Arabes n’acceptèrent pas l’implantation d’un Etat juif sur une terre qui est la leur, celle où ils vivent ! 

Il se trouve que les Britanniques et leurs alliés ont facilité l’implantation des Juifs sans jamais tenir compte de la population qui vivait là en Palestine. Devant cette situation a émergé peu à peu la volonté des Palestiniens d’avoir eux aussi un Etat pour ne pas tomber sous la coupe des divers régimes arabes qui entourent la Palestine et sont tous des entités à régimes autoritaires violents. Mais la revendication d’un « Etat palestinien » s’est heurtée immédiatement à l’hostilité farouche de l’Etat israélien dominé par des extrémistes comme Netanyahou. Pour les Juifs qui ont créé Israël, la « terre sainte » est « terre sainte juive ».

Les événements très violents du 7 octobre, décidés par le Hamas, ont remis au premier plan la question des Palestiniens et leur volonté de rester maîtres de ces terres entre la Syrie et l’Egypte, entre Méditerranée et Jourdain. Si les Etats arabes voisins affirment leur solidarité avec les Palestiniens, dans les faits, ces émirats, par crainte de voir se créer un Etat arabe démocratique, n’ont jamais agi concrètement pour aider les Palestiniens. On est solidaire, en paroles, mais méfiant et passif en fait. Et la violence terroriste exercée par le Hamas justifie, aux yeux des Juifs et de leurs soutiens américains, qu’on doive le combattre, alors que beaucoup de Palestiniens considèrent ce Hamas comme leur seul vrai et meilleur soutien.

Bel imbroglio !

Actuellement Israël, fort de sa puissance et du soutien massif des USA, mène dans les enclaves où sont réfugiés les Palestiniens une guerre qui ressemble à une volonté d’extermination de ce peuple. Et personne, ni la Russie, ni l’Europe, ni l’Egypte, ni les monarchies ou émirats arabes voisins n’intervient pour arrêter réellement ces massacres perpétrés par Israël ! On ne peut éviter de penser que les Israéliens sont peut-être en train de supprimer, éliminer les Palestiniens.

Quant à ceux-la, s’ils sont victimes d’Israël, bien sûr, et aussi du refus des puissances proches ou lointaines de prendre en considération leur droit à vivre sur leurs terres et d’y avoir un Etat ; s’Ils sont victimes de la crainte de ce que serait un Etat palestinien dominé par le Hamas, Ils sont également victimes d’eux-mêmes, de leurs divisions, leurs affrontements internes, leurs luttes des uns contre les autres et, pour beaucoup, de leur refus d’admettre le partage de cette « terre sainte » entre un Etat israélien et un Etat palestinien.

Cette soi-disant « terre sainte » serait-elle une terre damnée, vouée à une violence et des affrontements permanents ? En tous cas jusqu’à maintenant les grandes puissances ont réussi à éviter que ces conflits ne s’étendent. Ni la Russie, ni l’Iran chiite, ni l’Europe ne sont intervenus directement avec leurs armées. Seuls meurent des Palestiniens, beaucoup de Palestiniens,  quelques soldats israéliens et des otages.

Jusqu’à quand ?

Henricles. A Saint Etienne. Le 01 mars 2024

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article