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Le blog politique et culturel de henricles

C'est le blog de quelqu'un qui n'appartient à aucun parti politique mais qui pense que le simple citoyen peut s'emparer des questions politiques économiques et de société pour proposer ses réflexions etdonner son avis C'est également un blog littéraire et culturel où je place divers récits et oeuvres qui me concernent et ont un intérêt. notamment des récits de voyage et des tableaux d'amies peintres

Quelle société ?

 

 

           Notre monde est inquiétant, déprimant, injuste, trop dur. On a parfois l’impression que plus les jours passent, plus ses défauts s’accentuent. Et ce qu’on appelle les « progrès » techniques ou autres ressemblent pour beaucoup à des reculs. Notre mode de développement, depuis les débuts du règne de l’industrie au XIX° siècle, nous a conduits à utiliser abusivement les ressources de la nature, à l’abîmer, à menacer dangereusement la biodiversité. Bien des équilibres naturels ont disparu sous l’influence de notre action prédatrice. Le réchauffement climatique provoque un recul inquiétant des glaciers. Les réserves d’eau sont de plus en plus insuffisantes pour les besoins d’une espèce humaine toujours plus consommatrice. L’hyperproduction d’un système économique qui incite à consommer toujours plus exerce une pression croissante sur la biosphère. Cette consommation se traduit par des quantités importantes de biens « jetables » donc d’accumulation de déchets qui polluent rivières, lacs, mers et océans. Tout semble être devenu « marchand ». L’abus de l’utilisation des combustibles fossiles (charbon ; pétrole ; gaz) est responsable du réchauffement grave du climat.

Sous l’effet d’une recherche effrénée de profit par certains, les inégalités sociales s’aggravent tandis que se multiplient les emplois précaires, mal rémunérés.

Internet est une innovation importante mais hélas aujourd’hui transformée pour certains en outil d’exclusion et de déshumanisation. On est souvent obligé de passer par Internet pour bien des démarches ; or il y a de nombreux citoyens qui ne le peuvent pas. Soit ils ne savent pas utiliser Internet soit il n’y ont pas un accès facile et peu coûteux. Être contraint d’utiliser Internet pour des choses simples, forme obstacle à la rencontre avec d’autres. Au lieu d’avoir affaire à une personne humaine, on n’a qu’un système anonyme et impersonnel où on communique avec un ordinateur, une machine. Internet alors participe au recul des relations humaines. C’est une des dérives les plus graves de notre société. Ce qui était un progrès est devenu occasion d’un recul !

Et pourtant ! Et pourtant ! Nous ne pouvons ni ne devons en rester là.

C’est nécessaire. C’est une question de santé psychologique et physique, puisque l’une va avec l’autre. Nous ne pouvons pas continuer à nous laisser aller à la colère qui nous envahit lorsque nous observons ces nombreuses absurdités, incohérences, injustices, bêtises, que notre société produit et auxquelles on ne peut échapper. Nous ne devons pas nous contenter d’accuser le « capitalisme », ou de penser que c’est à cause des « riches », des « puissants » qui profitent de ce système que la plupart des citoyens comme nous, les modestes, les gens de peu, sommes contraints de simplement subir. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de déplorer, critiquer, nous plaindre, crier notre exaspération, nous replier sur notre jardin intime et tenter ainsi de supporter le moins mal possible cette société qui nous met en colère.

Il est nécessaire de changer notre regard, le tourner vers le passé proche ou lointain, regarder ce qu’il en est de l’autre côté de nos frontières. Pour que ce soit salutaire, nous ne pouvons pas échapper aux efforts de réflexion et d’attention suivants : chercher ce qui, ici et maintenant, dans cette société telle que nous la vivons et que la vivent nos proches et contemporains, chercher donc à voir et apprécier ce qui est positif, satisfaisant, porteur d’espoir. 

Essayons ci-dessous.

Essayons, mais soyons lucide. Disons-le tout de suite. Nombreux sont celles et ceux qui subissent des conditions matérielles ou sociales si dures, si difficiles, qu’ils ne peuvent pas avoir un regard positif : il leur semble que pour eux il n’y a pas d’issue à la situation insupportable qu’ils vivent, que cette société justement leur fait subir. Ils se trompent peut-être. Il est possible que leur désespérance ou leur pessimisme vienne parfois aussi de leur propre personnalité, d’une vie privée peu gratifiante. Peu importent ici les vraies causes de leur colère. Pour eux, le négatif occupe tout le champ de ce qu’ils peuvent observer, de ce qu’ils vivent.

Que nous révèle donc ce regard positif, si nous y parvenons ? Voici quelques exemples.

  1. L’autre jour un reportage montrait et racontait le chantier de Notre Dame de Paris où des dizaines d’ingénieurs, architectes, artisans, professionnels divers, s’efforçaient de mener à bien la reconstruction à l’identique de la charpente de Notre Dame, effondrée. On nous expliquait, par exemple, qu’il avait fallu une recherche difficile pour trouver les arbres, les troncs propres à remplacer les fûts qu’on avait utilisés au moyen-âge. On nous parlait des prouesses d’équilibre et d’agilité que ces artisans devaient accomplir. Bref on voyait là, comment nous, peuple de France, meurtri par un incendie qui détruisit un des joyaux et des symboles de notre pays, de notre Patrie, pouvions, rapidement, incités par un pouvoir présidentiel ici pleinement dans son rôle, mettre à l’œuvre les dizaines de professionnels compétents, capables de cet effort collectif. Ce chantier en cours nous disait qu’ici, on était en présence d’une dynamique issue des ressorts profonds de notre collectivité nationale. Comme si nous tous Français avions à-cœur, de montrer, d’abord à nous-mêmes, ensuite au monde entier qui nous regardait, que nous étions encore aptes à produire le meilleur.

Une collectivité qui s’engage ainsi avec une telle détermination et de telles compétences n’est pas la société livrée aux forces d’un marché ordonné à la seule satisfaction des puissants, n’est pas la société cynique, corrompue, que certains nous dépeignent.

Il ne s’agit pas de nier tout ce qui ne va pas, qui nous révolte même, mais il faut aussi savoir regarder les nombreux atouts incontestables dont nous bénéficions surtout si nous comparons non pas à l’idéal souhaité mais à ce que vivent les citoyens des autres pays du monde et ce que vivaient nos ancêtres.

  1. Système de protection sociale.

Aucun pays du monde, peuplé de plus de 20 millions d’habitants, n’offre à ses citoyens ou même aux étrangers qui y résident, des prestations sociales aussi nombreuses et aussi élevées. L’énumération en est impressionnante : aides au logement ; aide à l’accueil d’un jeune enfant ; allocations chômage (aide au retour à l’emploi) ; allocation spécifique si on n’a plus d’allocation chômage ; bourses pour les collégiens et lycéens ; prime d’activité ; RSA (revenu de solidarité active) ; allocations pour handicapés ; prime d’activité etc.…

Il est vrai que quelquefois d’indéniables dérives bureaucratiques opposent de nombreux obstacles au citoyen lambda sans « relations », qui souhaite faire valoir ses droits et obtenir ce qui lui est dû. Il n’empêche, il finit en général par le recevoir !

Tout cela est financé par l’ensemble des salariés et tous ceux qui travaillent dans notre pays. Les cotisations – et impôts - que versent tous ceux qui travaillent, qu’on paye aussi sans s’en rendre compte chaque fois qu’on achète quelque chose, (TVA) sont considérables et le signe d’une société qui, surtout depuis 1936 et après 1945, a choisi de développer la solidarité entre les citoyens et habitants de notre pays.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y aurait plus de pauvres, plus de misère ; cela signifie seulement que dans notre pays la protection sociale est importante, plus que partout ailleurs.

 

  1. Connaissez-vous « Solidarauto » ? c’est un réseau de garages solidaires qui s’est donné pour mission de favoriser la mobilité personnelle. Ils prennent des voitures usagées, voire très abîmées, qu’on leur donne ; ils les réparent et les vendent à prix très bas à des ménages à faibles moyens et ensuite en assurent l’entretien. Pour bénéficier de leurs services, il faut prouver qu’on a un revenu modeste ou présenter une attestation d’un travailleur social. Il y a plus de 5000 bénéficiaires ; plus de 350 voitures vendues par an. Plus de 1000 véhicules ont eu une seconde vie grâce au réseau. Dans la région de Marseille, un autre réseau qui s’est nommé « les mécaniciens du cœur » joue le même rôle.

     Notre société n’est peut-être pas aussi individualiste qu’on le dit parfois !

  1. Secours populaire ; secours catholique ; Emmaüs ; restaurants du cœur ; Croix-Rouge.

La France est un pays où il y a des centaines, voire des milliers d’associations diverses et parmi celles-ci nombreuses sont-elles qui consacrent leur activité à développer la solidarité entre leurs adhérents ou le public en général. Nous avons nommé ci-dessus les plus connues mais il y a toutes les autres. Et les pouvoirs publics auxquels on adresse souvent, à tort ou à raison, de nombreux reproches, dont on souligne les insuffisances, versent des subventions à des associations sans lesquelles celles-ci ne pourraient pas exercer leur activité. Affirmer que tout est aux mains d’un capitalisme dominé par la seule recherche effrénée du profit maximum des entreprises et qui s’impose à toute la vie du pays est tout simplement une contre-vérité.

 En France, les dépenses publiques représentaient en 2022 plus de 58% du PIB. C’est plus qu’en Allemagne, en Belgique, en Norvège, au Danemark, en Suède et plus que dans l’ensemble de l’Union européenne où elles représentaient seulement 50 % du PIB. Et à plus de 70% ces dépenses sont consacrées à des besoins à caractère social.

Chez nous règnent à la fois démocratie et libertés. C’est certain, la démocratie est loin d’être parfaite. Notre politique reste dominée par les grands partis et en dehors de ces organisations le simple citoyen n’a pas beaucoup de pouvoir pour décider de la marche du pays. Plus on est riche, plus on a des « relations bien placées » plus on peut avoir d’influence. Mais le vote qui est libre est également secret et c’est par le vote des citoyens que sont élus les dirigeants de notre pays à tous les niveaux. Seul ce vote autorise à exercer le pouvoir politique aussi bien au niveau local que national.

Nous, citoyens, jouissons tous des libertés fondamentales. Liberté d’opinion, de déplacement, de sortir du pays et y rentrer, de lire livres et journaux de notre choix. En France, on ne craint pas que la police vienne nous arrêter. En justice, on choisit librement son avocat. Tout inculpé est présumé innocent et l’arrestation préventive d’un justiciable mis en examen est surveillée étroitement par les juges des libertés.

Là encore on peut parler d’exception : aucun pays n’assure à ses citoyens à la fois la garantie des libertés fondamentales et un haut niveau de protection sociale. Quelques rares pays, la plupart d’Europe occidentale, comme l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, offrent à leurs citoyens des conditions proches de celles que nous connaissons, parfois peut-être meilleures que chez nous sous certains aspects, parfois moins satisfaisantes,  mais ailleurs… 

…On peut, sans crainte d’être démenti, écrire : la France est probablement le grand pays du monde où on vit le mieux. Cherchez avec moi : Chine, Russie, Inde, USA, Indonésie, Pakistan, Brésil, Mexique, je pourrais continuer ainsi, Bangladesh, Pologne, Mongolie, etc., aucun pays ne permet à la majorité de sa population de mener une vie meilleure que celle qui est la nôtre.

Conclusions.

Est-ce une raison pour nous contenter de cet état des choses ? Certainement pas ! Nous devons nous efforcer de remédier aux graves défauts de notre société française signalés au début de ce texte. Il y a même des urgences. On ne peut accepter qu’encore trop de gens dorment à la rue ; que soient privés de droits et informations celles et ceux qui n’ont pas un accès facile à Internet ; que la manipulation obligatoire d’ordinateurs remplace le face-à-face avec des personnes humaines ; que les transports en commun soient trop rares; que beaucoup de foyers vivent en dessous du seuil de pauvreté ; que notre mode de vie continue à détériorer la nature et en épuiser les ressources ; que les citoyens privées de relations auprès des puissants et des riches soient souvent ballotés de services en services par des administrations bureaucratiques, pour obtenir ce à quoi ils peuvent prétendre.

Cela dit, ne pas reconnaître les caractères satisfaisants de notre société est une grave distorsion de la réalité : c’est une erreur qui conduit à affaiblir la cohésion sociale, diviser les citoyens, développer amertume, jalousies et rancœurs, qui contribue à entretenir une atmosphère pessimiste et à dresser les uns contre les autres. Les monter notamment contre celles et ceux, ils sont nombreux, qui ont des responsabilités importantes au pouvoir et qui s’efforcent de les exercer au mieux de l’intérêt général, du bien commun de la collectivité.

 Henricles. Saint Etienne. Le 09 avril 2024

P.S. A propos de ce monde inquiétant il ne faut pas oublier les nombreux « bruits de bottes » qu’on entend ici ou là et ses considérables augmentation des dépenses d’armement en Allemagne, en France et aussi en Chine et ailleurs. Une atmosphère de « préguerre » se répand…Les armes nucléaires des uns et des autres  éviteront probablement que la vraie guerre s’étende en Europe et parvienne jusque chez nous !

 

 

 

 

 

 

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