Still the water
Film de Naomi Kawase.
Voilà un film qui nous réconcilie avec la vie, qui donne de l’espoir. Hymne à la nature, belle et pourtant indomptable, magnifique mais formidable. Hymne aussi à l’amour, à la tendresse et qui ne cache pas pour autant la complexité et la dureté qui peuvent traverser les rapports humains.
Ce film de la japonaise Naomi Kawase, aurait mérité une palme d’or à Cannes où il a été présenté.
Qui sait pourquoi il n’a rien obtenu ? On s’essaye, ci-dessous à le deviner.
Nous vivons, en Occident et particulièrement en France, une période de dépression, de repliement sur soi, de crainte devant la vie, de recherche effrénée, éperdue de n’importe quel remède, pharmaceutique, chimique, technologique, ésotérique, pseudo philosophique, sexuel, touristique, parfois spirituel, pour tenter d’échapper aux dérives terrifiantes de nos sociétés, à l’angoisse qui étreint nos contemporains auxquels on annonce un futur pire que le présent, à la violence du monde, aux vides de nos sociétés matérialistes, aux affres de la compétition permanente qu’on veut imposer à tous, au règne sans partage de l’argent-roi. Nous ne sommes alors pas prêts à accorder la plus haute distinction à une femme artiste qui tout simplement mais magnifiquement nous montre que la vie, l’amour, la tendresse, le chant poétique, l’immersion dans la nature et sa contemplation peuvent apporter le bonheur, le salut, y compris à l’approche de la mort, y compris dans la mort.
Et pour conclure, lisons cette citation de la cinéaste : « pour les actes importants de la vie, et pour la mort, je pense qu’il vaut mieux être le plus près possible de la nature. Plutôt que de mourir entouré d’appareils qui vous aident peut-être à prolonger la vie, il me semble préférable d’être face à un paysage aimé, qui vous apaise, qui puisse inspirer un sentiment de gratitude par rapport à la vie qu’on est en train de perdre. » (Interview. « Le Monde ». Mercredi 1° octobre 2014)
« Un sentiment de gratitude par rapport à la vie… » !
Henricles 6 novembre 2014