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Le blog politique et culturel de henricles

C'est le blog de quelqu'un qui n'appartient à aucun parti politique mais qui pense que le simple citoyen peut s'emparer des questions politiques économiques et de société pour proposer ses réflexions etdonner son avis C'est également un blog littéraire et culturel où je place divers récits et oeuvres qui me concernent et ont un intérêt. notamment des récits de voyage et des tableaux d'amies peintres

Brésil loin des touristes II


Rio Grande est le deuxième port du Brésil après celui de Santos, le débouché de São Paulo.

Rio Grande est à l’extrême sud de cet immense pays, au bord de l’océan, là où la plus grande lagune du Brésil s’ouvre sur la mer. En fait, les bateaux qui veulent parvenir à Porto Alegre, la capitale du sud, doivent entrer là, par la passe qui mène à la « lagune des canards », c’est son nom, et y naviguer vers le nord jusqu’à entrer enfin dans le rio Guaiba, si large que beaucoup le nomment lac, au bord duquel s’étend la ville de Porto Alegre. Oui, « S’étend », ici n’est pas un vain mot : 1, 5 millions d’habitants, sur une superficie démesurée, en rapport avec cet immensité de l’espace brésilien notamment de ce Rio Grande do Sul où les plaines – les pampas !- semblent infinies !

Image scannée

 

 Un bac nous permet de traverser la passe, à partir de Rio Grande en 40 minutes, et de parvenir sur le cordon littoral, à l’est, dans la petite ville historique de São Jose do Norte. On mesure l’importance des installations portuaires et notamment des chantiers de plateformes pétrolières en construction dans le port de Rio Grande.  Historique, São Jose ? Oui, dans cette région proche de l’Uruguay et du Rio de la Plata Espagnols et Portugais se sont longuement affrontés, aux siècles 17°, 18° et 19° et la ville de São Jose a été plusieurs fois occupée par les Espagnols. 

Mais auparavant Rita avait tenu à nous emmener sur la plage « do Cassino » à partir de Rio Grande ! Quel spectacle ! Une plage de 200 kilomètres jusqu’à l’Uruguay, peut-être jusqu’à Punta Del Este, un océan couleur marron, «  o mar chocolate » comme dit Rita, à cause des fonds limoneux. La tentation est irrésistible : rien à l’horizon que la mer, la mer, la mer, l’ourlet mille fois répété des ondulations d’écume et le sable humide, lisse, gris-vert, jaune pâle, où quelques minces filets d’eau tracent leur chemin, invitation à rester ici sur ces rivages et à courir, courir, se laisser tout entier emporter par le vent et l’eau et le sable, prendre son élan comme pour s’envoler grâce à ces deux cents kilomètres de liberté sans frein !

Mais il faut revenir à la raison – pourquoi cette impérieuse nécessité de toujours revenir au raisonnable ? – et quitter l’enchantement de ce désert océanique, après avoir parcouru en voiture quelques kilomètres de piste de sable, sur la plage, traversé quelques ruisseaux marins et ramassé des coquillages vides,  gros comme de belles  poires ! 

 

Voici São José, donc de l’autre côté de la passe, et nous allons maintenant parcourir les 300 kilomètres qui nous ramèneront à Porto Alegre et Rita qui nous guide, nous réserve là peut-être une des meilleures surprises de ce séjour dans son pays de Gauchos, séjour notre qu’elle a préparé avec tout l’amour qu’elle porte à son pays, la  connaissance intime de sa terre et son amitié si « carinhosa » comme disent les Brésiliens, pour nous deux qui sommes choyés comme coqs en pâte !

Étendues planes où paissent des centaines et centaines de bovins, ou de chevaux, sur ces prairies riches des apports nutritifs de la mer proche. Et grandes plantations de forêts de pins dont on recueille la résine, champs de pommes de terre et d’oignons, avec de temps en temps une échappée sur le bleu tendre de la lagune, à gauche. La route est bien tracée, bien goudronnée et la circulation réduite au minimum. A l’est, la mer est plus éloignée. Mais nous décidons, un peu au hasard, de chercher à entrer dans un parc naturel qui, à l’égal de la Camargue, accueille des milliers d’oiseaux ! Miracle ! On parcourt 8 kms de piste de terre, vers l’Est et on arrive soudain en un lieu magnifique, un de ces endroits où on reste béat de surprise, émerveillé, qu’on n’a pas envie de quitter : nombreux oiseaux peu farouches qui sautillent ou déploient leurs ailes, petits palmiers charmants au milieu d’une herbe tendre à moitié baignée d’eau claire, semée de fleurs aquatiques. Ce domaine de liberté d’oiseaux ici protégés, s’étend jusqu’aux dunes blanches qui nous séparent de la plage au bord de l’océan. Nous nous arrachons difficilement à notre contemplation pour parvenir jusqu’au littoral, après  4 kilomètres de piste de sable : j’y retrouve mes réflexes de conduite sur les routes enneigées de l’hiver de Haute-Loire. Rita, à l’aise en ces lieux, comme un poisson dans l’eau, audacieuse, voudrait rouler encore quelques 30 kilomètres sur le sable de la plage pour jouir avec nous de cet espace de liberté sans fin. Les gens du pays, bon connaisseurs le déconseillent parce qu’à marée montante on risque de ne pouvoir avancer ni reculer. C’est alors le retour par la même piste de sable et nous passerons encore une fois par le paradis des oiseaux observé tout à l’heure !

Arrivés à Porto Alegre, tard le soir, après une journée 500 kilomètres de route, nous étions certes un peu fourbus d’autant que la Renault Sandero « Stepway » de Rita, convient très bien aux pistes de terre comme de sable, mais très peu  à nos arrière-trains ; mais tous les trois revenus heureux de cette journée hors des sentiers battus où pour une fois, les promesses des dépliants  qui vantent les beautés des  parcs protégés, avaient ici,  été tenues.

Henricles. A Natal. 22 12 2012

 

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