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Le blog politique et culturel de henricles

C'est le blog de quelqu'un qui n'appartient à aucun parti politique mais qui pense que le simple citoyen peut s'emparer des questions politiques économiques et de société pour proposer ses réflexions etdonner son avis C'est également un blog littéraire et culturel où je place divers récits et oeuvres qui me concernent et ont un intérêt. notamment des récits de voyage et des tableaux d'amies peintres

A petits pas, tout petits...


En Algérie, les habitants se moquaient des dirigeants, éternellement contents d’eux-mêmes et de leurs résultats, en racontant la blague suivante : « l’année dernière l’Algérie était au bord du précipice et depuis elle a fait un grand pas…en avant ! »

Reconnaissons à nos gouvernants européens que s’ils n’ont pas sauvé l’Euro, au bord du gouffre, ils ont au moins fait un pas…en arrière, qui nous évite pour quelque temps le précipice de l’éclatement de la zone et de l’Europe Unie. Ouf ! Et enfin, grâce au président Hollande, à la détermination des chefs de gouvernement espagnol et italien, on est enfin sorti de cette abusive direction politique germano-française de la Zone Euro imposée par l’ex-président Sarkozy et la chancelière.

Il faut déplorer très vivement la façon dont les medias, y compris un grand journal comme Le Monde, ont présenté le résultat de ce dernier sommet : ils ne parlaient que du « recul » allemand, du fait que les Espagnols et Italiens avaient fait « céder » les Allemands ! Absurde. La prospérité de l’Allemagne est tellement dépendante de la zone Euro, les économies européennes sont tellement imbriquées les unes dans les autres, que les Allemands savent que l’éclatement de la zone et la défaillance de l’Italie ou de l’Espagne, seraient catastrophiques et sonneraient le glas des espoirs d’éviter la plongée en une crise profonde et dramatique !  Il fallait trouver un compromis intelligent faute de mieux. Et les Allemands ont compris qu’ils ne pouvaient pas imposer leurs vues aux autres, sans leur donner des assurances sur la nécessaire solidarité entre les membres de la zone.

Les quelques décisions laborieusement prises, dont la mise en œuvre n’est pas immédiate tant sont éparpillés les acteurs concernés, sont une avancée vers plus d’intégration de la zone monétaire. On va peu à peu, à une vitesse d’escargot, vers ce que TOUS les économistes sérieux ont écrit depuis longtemps : une unification économique, fiscale, budgétaire sans lesquelles une zone monétaire ne peut être crédible !

L’Euro est-il sauvé pour autant ? Hélas non !

Pour deux raisons. La première tient à ce qu’on écrivait ci-dessus : le gouvernement de « la machine européenne » est tellement paralysé par la multiplication des instances et étages de décisions, que la mise en œuvre des accords du Conseil Européen dépend de nombre d’applications apparemment  « techniques » qui peuvent former obstacle à leur efficience et conduire les « marchés » d’ici quelque temps  à douter des résultats  qu’ils avaient pourtant salué tout de suite par une baisse des taux auxquels Italiens et Espagnols se financent ! D’autant que le problème grec reste non résolu.

La deuxième raison est plus importante. Aucun vrai saut n’a réellement été décidé pour arriver rapidement à une plus grande union budgétaire et encore moins fiscale ! Il n’y eut que deux ou trois « petits pas ». Et déjà en Allemagne, certains alliés de la chancelière protestent et menacent devant ce qu’ils estiment être des renoncements allemands ! Et hélas en France, les nouveaux dirigeants, apparaissent – pour le moment ?- aussi timorés que les précédents devant le saut « fédéral » indispensable ! Il faut dire que depuis De Gaulle – Europe des Patries !-  Mitterrand, Chirac et Sarkozy deux « gaullistes » – Rôle éminent de la France prétendument grande puissance ! – l’ensemble des personnels du Quai d’Orsay, des ambassades et des Français fonctionnaires de Bruxelles, a été biberonné au lait du maintien de la prétendue et illusoire souveraineté nationale et du rôle mondial que la France devrait garder en propre !

Et hélas, trois fois hélas, les journalistes commentateurs ne ratent pas une occasion d’interroger les politiques Français : «  mais cela alors implique un abandon de souveraineté ? Qu’allez-vous décider ? »

Comme si nous avions encore une souveraineté ! Quels idiots ! Ceux-là  méritent ce qualificatif !

Où est notre souveraineté économique, financière, politique ou militaire ? 

Dette énorme

Banques menacées

Agences de notation américaines  aux avis décisifs pour les investisseurs

Puissance des financiers spéculateurs de la City et de Wall Street auxquelles les dirigeants américains et britanniques ne peuvent ou ne veulent imposer les freins et règles nécessaires.

Puissance des fameux « marchés » qui décident en fonction de leur seul profit à court terme et de leur sécurité.

Plus de la moitié des actions du CAC 40 de la bourse de Paris sont aux mains d’étrangers !

60% de la dette publique  française appartiennent à des étrangers

Déréglementation mondiale des mouvements de capitaux décidée depuis des  lustres (chez nous les socialistes d’alors y ont participé, croyant bien faire !)

L’opération militaire en Libye  aurait été IMPOSSIBLE sans l’intervention des Américains et de leurs armements !

Logistique et communications de nos armées dépendent presque entièrement des Américains. (avions radars ; satellites d’observation)

Sécurité des routes du commerce international et de nos approvisionnements en pétrole et gaz dépendent des forces de l’US Navy

30 % des emplois en France dépendent du commerce extérieur, donc de nos relations avec nos partenaires surtout européens et mondiaux

Il n’y a pas de vraie souveraineté française décisive. Nous en avons gardé partiellement les formes mais il y a longtemps qu’il n’y en a plus la réalité !

Hélas, les dirigeants se contentent de ces formes et s’y accrochent : elles leur permettent de faire croire à leur opinion que leur action, leurs paroles, leurs communiqués sont décisifs ! Le Président Sarkozy se régalait à ça !

Puisse le président Hollande connaître bientôt son « chemin de Damas », et comprendre, ce que Ségolène Royal, elle, avait compris, qu’il doit, avec les Allemands, (ils sont nombreux à le souhaiter en Allemagne !) les Italiens, les Espagnols, Les Belges, les Portugais, les Hollandais et d’autres, nous engager vite sur le long chemin, semé d’obstacles mais exaltant, des États-Unis d’Europe !

L’Europe a besoin urgent d’un président Hollande – ou d’un autre homme ou d’une femme d’État ! – qui sache s’élever au-dessus de la frilosité habituelle des politiciennes ou diplomates et manifestes audaces et détermination pour convaincre ses partenaires et les opinions publiques que le salut de l’Europe, notre salut est là. Et seulement là.

Henricles. Les Merisiers. Saint Étienne le 05 juillet 2012

 

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