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Le blog politique et culturel de henricles

C'est le blog de quelqu'un qui n'appartient à aucun parti politique mais qui pense que le simple citoyen peut s'emparer des questions politiques économiques et de société pour proposer ses réflexions etdonner son avis C'est également un blog littéraire et culturel où je place divers récits et oeuvres qui me concernent et ont un intérêt. notamment des récits de voyage et des tableaux d'amies peintres

Mission historique pour Ségolène III

Hola ! Hola ! Où vas-tu comme ça ? Tu dérailles ! Tu n’es plus dans le sujet ! Je ne comprends pas  et je ne vois toujours ni les autres prétendues «menaces » ni les problèmes de la future présidente ! Parce que ce que tu racontes, en définitive est tout simplement que les inégalités ont tendance à s’accentuer, comme la précarité. Mais pourquoi vas-tu mêler la politique à ça et critiquer Sarkozy ? Est-ce que tu ne dérives pas un peu vers une critique simpliste des riches que tu dresses ainsi contre les pauvres ? C’est sans doute utile de dénoncer le fossé qui s’accroît entre les « winners » et les « losers », les « working poors » et les working richs », mais je ne croyais pas que c’était ton sujet.

De plus attention : il y a beaucoup de riches qui méritent leur richesse ou du moins qui ont eu des initiatives, qui ont su prendre des risques, qui ont intelligemment fait fructifier un petit capital, sans  le gaspiller. Il y a beaucoup de riches dont la fortune et les hauts revenus proviennent de leurs compétences pointues, de leur ardeur au travail, de leur sens des affaires et leur esprit d’entreprise. Tu le sais, l’économie ne fonctionne que s’il y a des compétences, des innovations, des gens prêts à prendre des risques et à entreprendre ! Et il est normal que ces gens reçoivent le fruit de ce qu’il faut appeler leur travail  parce que c’est grâce à des gens comme eux qu’il y a de la croissance et des emplois !

Et puis attention encore à autre chose : écraser les riches d’impôts, c’est risquer de  les faire partir, en Suisse ou en Angleterre et la France perdra leurs compétences et leur esprit d’initiative ! Nous ne garderons que les pantouflards dont le rêve est d’être fonctionnaire et de prendre leur retraite à 55 ans pour aller pêcher à la ligne ou regarder les matchs de foot à la télé !

Henricles.

Pardonne-moi tu as raison je me suis emballé, je n’aurais pas dû.

Je reprends les choses point par point.

J’avais noté une première menace, celle des mouvements incontrôlés de la sphère financière qui provoque crise après crise et qui est porteuse de « bulles » qui succèdent aux « bulles » et entraînent un risque permanent d’instabilité désastreuse dans le mode économique.

J’ai pointé la seconde menace qui est la rareté croissante de nombreuses ressources, au premier rang les hydrocarbures, mais aussi les produits alimentaires et bien d’autres matières premières. C’est en partie le résultat de l’heureux développement rapide de pays autrefois  peu consommateurs parce que trop pauvres et sans vrai développement. Mais les conséquences sont très graves parce que cette rareté va être croissante d’année en année. Elle entraîne, entre autres, une rivalité sans merci entre toutes les puissances pour accéder aux indispensables ressources et elle s’accompagnera obligatoirement de pénuries partielles ou totales de certains biens à la faveur de telle ou telle crise ! Bref nous sommes là devant une situation qui est de jour en jour plus grave et dramatique. Émeutes de la faim là, troubles sociaux chez nous, terrorisme du désespoir ailleurs !   Et qui est nouvelle !

Enfin j’en étais arrivé à la troisième menace, l’aggravation des inégalités et de la précarité. Si, comme j’ai déjà dit, la globalisation s’est accompagnée de la sortie de misère de millions de gens, elle a été et est encore source d’inégalités choquantes et porteuses de conflits, de désordres. Il y  en effet dans le monde globalisé, tous ceux des pays pauvres qui, pour des raisons variables que je n’ai pas à développer ici, restent à l’écart du développement et sont les victimes, les perdants de cette économie de marché  globalisée. Ils sont nombreux et c’est surtout chez eux qu’on assiste à des émeutes de la faim qui soulèvent le cœur. C’est de chez eux que par milliers, partent ces cohortes de fuyards de la misère qui cherchent à entrer chez nous à tout prix ou s’embauchent comme esclaves des temps modernes, sans droit ni protection, dans les pétro-monarchies du Golfe persique ! En pays musulman ou hindouiste, ces populations sont un vivier quasi inépuisable de candidats à l’attentat terroriste, kamikaze ou non !

Chez nous, le fossé croissant entre les « winners » et les « losers », la mise  en scène quotidienne par les medias du mode de vie, du luxe  tapageur  de la  minorité satisfaite et repue, sont porteurs là aussi de troubles sociaux qui s’aggraveront si le prix du pétrole et du gaz continue sa flambée et si le pouvoir d’achat régresse comme c’est probable d’ici un ou deux ans, pour la plupart, alors qu’il augmente pour ceux d’en-haut !

Troubles sociaux ? Oui, au sens large du terme. Grèves dures de certaines catégories, violences de professionnels désespérés, actes d’incivisme  ou de révoltes généralisées dans certains quartiers, bouffées de colère peu prévisibles, montée d’organisations politiques extrêmistes, amères et vindicatives à l’égard de « l’establishment » politique traditionnel, manifestations diverses et fortes, incontrôlées de « coordinations » ou « comités d’action »  divers et ponctuels. On pourrait même, selon les événements, en arriver à une situation qui pourrait engendrer un vrai chaos social ! Comme l’écrit Alain Touraine, « le mécontentement peut se dissoudre dans la xénophobie, le racisme ou dans des visions irrationnelles qui peuvent aller jusu’à la recherche  boucs émissaires »[1]

N’es-tu pas beaucoup trop alarmiste ? Ne crois-tu pas qu’en France, nous sommes un peuple instruit, un peuple de gens qui majoritairement ont quelque chose à perdre, un peuple qui sait que l’anarchie menacerait la vie quotidienne de chacun, donc un peuple qui ne se laissera pas entraîner à de telles extrêmités ?

Henricles

Non ! N’oublie pas que je parle d’une situation inédite, où beaucoup risquent d’être privés de l’indispensable, c’est à dire, du moyen de se déplacer et de se chauffer, et risquent d’avoir à payer toujours plus les produits de la vie quotidienne ! N’oublie pas que je parle d’hypothèses et qu’heureusement, le pire n’est pas toujours sûr ! Mais les menaces sont là et sont là pour longtemps si des mesures courageuses et importantes ne sont pas prises dès aujourd’hui et à plus forte raison  d’ici deux ou trois ans. Sinon, ce qui est encore supportable en ce moment, du moins chez nous, et supportable, à peu près, par la majorité d’entre nous (il y a une minorité qui souffre d’ores et déjà beaucoup !), ne le sera plus prochainement.

Non, je ne suis pas alarmiste ! J’ai déjà cité quelques auteurs que tout le monde peut consulter qui tirent les sonnettes d’alarme. Tiens je te cite encore ceci.

Dans « Le Monde » daté des  6 et 7 Juillet 2008, Eric Le Boucher, rapporte que le « Cercle des économistes » réuni à Aix En Provence les 4, 5 et 6 Juillet,  a entendu entre autres, le professeur Lorenzi dire ceci :  les crises actuelles…marquent non pas la fin d’un cycle…mais une grande rupture.[ …] Il faut se préparer à des règles d’échange plus dures. » Et, résumant l’intervention de monsieur Lorenzi, le journaliste du Monde continue : « Tout cela dessine un monde très modifié, « une ère de compétition conflictuelle », poursuit le professeur Lorenzi, où chaque région du globe, armée de son type de capitalisme à soi, va chèrement d éfendre sa peau. Le risque est un dérapage des conflits dans la loi du plus fort »

N’est-ce pas clair ? Les experts sont à peu près tous d’accord !

On peut s’étonner d’ailleurs que ni nos dirigeants ni nos principaux medias ne nous informent sur les dangers que nous courons à court et moyen terme !

 

Bon ! D’accord ! Venons-en enfin alors à cette mission historique que tu assignes à notre prochaine présidente faute que le président actuel ait conscience de l’urgente nécessité de mesures audacieuses. En quoi consisterait cette mission ? Et en supposant que Ségolène Royal se révèle  réellement la femme d’Etat apte à affronter de telles situations et y faire face avec lucidité, détermination et audace, que voudrais-tu qu’elle fasse ?  

 

Henricles

Oui, on y arrive.

Je voudrais dire d’abord que Ségolène Royal, si j’en crois ce qu’elle écrit,  me semble avoir plus conscience que beaucoup d’autres des difficultés devant lesquelles nous allons nous trouver. Dans son dernier ouvrage elle écrit par exemple ceci : Ce monde est déstabilisé par la pauvreté, les migrations massives, les désastres écologiques et les conflits »… […]Un immense effort de régulation doit être fait. … […]Et ces régles doivent devenir mondiales…En un mot les mêmes règles doivent s’appliquer à tous les pays »

De plus, SégolèneRoyal est une femme qui prône la démocratie participative et je pense (peut-être naïvement, je l’avoue !) qu’elle serait quelqu’un capable de nous parler « vrai »,  de ne pas farder les dures réalités !

 

Mission historique de quel type ?  En 1950, seulement 5 ans  après la fin de la guerre et d’une guerre particulièrement monstrueuse, il s’est trouvé, en Allemagne, avec Adenauer, en France, avec Schuman, conseillé par Jean Monnet, en Italie avec De Gasperi, plus tard rejoints par le Belge Spaak, des hommes politiques assez audacieux, assz courageux et visionnaires pour proposer à ces peuples qui venaient de se combattre, qui se haïssaient parfois, de se réconcilier et de mettre en commun les bases de l’industrie, le charbon et l’acier ! Géniale idée de mettre en commun, exploiter ensemble, ce fer et ce charbon qui avaient servi à forger les armes de la guerre ! 
A Suivre...



[1] Voir : Ségolène Royal et Alain Touraine.  Si la gauche veut des idées. Page 36 Paris Juillet 2008 Grasset.

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