20 Juin 2018
Moyen-Orient : une guerre de plus ?
Contre l’Iran : entre septembre 2018 et mars 2019 ?
Le G7, Trump et la Corée du nord, la coupe du monde de foot, le navire chargé de migrants honteusement rejeté par les Italiens et les Maltais, le bac, la grève à la SNCF : toute cette actualité permet d’oublier le risque qu’une guerre soit déclenchée bientôt (3mois ? 8 mois ?) par Israël ou les USA contre l’Iran qui… réagirait !
Ses conséquences en seraient terribles, pour le peuple iranien d’abord, mais aussi dans bien d’autres lieux y compris chez nous.
Depuis plusieurs semaines j’y réfléchis et cherche, en vain quels sont les facteurs qui pourraient empêcher cette guerre et je ne trouve pas beaucoup de raisons d’espérer qu’elle soit évitée.
Voyons le puzzle qui se met en place depuis le retrait des USA de l’accord qui limite les programmes nucléaires de l’Iran.
Israël, avec l’accord et le soutien des États-Unis bombardera alors les installations nucléaires de l’Iran. On n’imagine pas que l’Iran assiste ainsi à la destruction de ses sites nucléaires sans réagir ! Le peuple iranien se rangerait alors presque unanimement derrière ses dirigeants, quels qu’ils soient !
Quelle pourrait être la réplique de l’Iran ? On ne peut savoir mais la première hypothèse est le blocage du détroit d’Ormuz, soit, la fermeture de la principale voie d’exportation du pétrole des pays du Golfe : inutile d’aller plus avant dans la politique-fiction.
Un tel scénario, hélas fort probable, est celui d’une catastrophe dont on ne peut savoir les modalités diverses mais dont on sait que ce serait une tragédie. Non pas la guerre nucléaire comme certains pourraient le craindre, dans la mesure justement où la guerre serait dirigée principalement contre un pays qui ne possède pas cette arme diabolique. Mais catastrophe tout de même. Nous, en Europe occidentale, serions épargnés par la guerre elle-même mais en subirions de plein fouet les conséquences.
Ensuite, les Américains eux, ne craignent plus pour leurs approvisionnements en hydrocarbures et au contraire, comme les Russes, ont intérêt à ce qu’en augmente le prix : les puits du pétrole et du gaz de schiste du Middle-West deviendraient alors très rentables !
Bref, malheureusement, on ne peut compter sur les gouvernants actuels des USA pour retenir Israël, bien au contraire !
D’une part, et c’est important : je peux me tromper et il se peut que m’échappent bien des choses que, de simples citoyens comme vous et moi ne savons pas. Heureusement le pire n’est jamais sûr.
Ensuite nous pouvons, peut-être trouver quelques raisons de nous rassurer.
Attaqué, bombardé par les Israéliens, l’Iran, conscient de sa faiblesse, malgré qu’il en ait, pourrait peut-être ne pas réagir immédiatement par la guerre : Ce serait se résigner à une terrible humiliation, mais la paix serait préservée, au moins pour un temps. Hypothèse très optimiste mais qu’on ne peut écarter totalement !
La Russie, alliée, de fait de l’Iran en Syrie et partie prenante de l’accord nucléaire, peut exercer de fortes pressions sur les Iraniens, pour les dissuader de reprendre leurs activités nucléaires. Mais la Russie n’a pas les moyens réels de venir en aide aux Iraniens. De plus les Russes ne seraient pas mécontents si le prix des hydrocarbures augmentait fortement, ce qui arriverait en cas de nouvelle crise au Moyen-Orient.
Seule la Chine peut avoir une action efficace en faveur de la paix. La Chine ne craint pas les pressions américaines : on le voit bien ces jours-ci : les Chinois ne se laissent pas intimider par les mesures protectionnistes de Trump et y répondent immédiatement : œil pour œil, dent pour dent. Or, les Chinois n’ont aucun intérêt à une crise internationale dans l’énergie et les relations commerciales ce qui ne manquerait pas d’arriver dans l’hypothèse de cette guerre contre l’Iran. La Chine a actuellement besoin de la paix et chercherait probablement à éviter la guerre. Mais comment ?
Outre les Chinois, il y a tout de même les Européens : Britanniques, Allemands, Français, et les autres mettraient tout leur poids dans la balance pour tenter d’enrayer le processus de marche vers la guerre s’il se précisait au fil de semaines qui viennent. Nos dirigeants sauront assez vite si les discussions avec l’Iran tournent mal ou au contraire permettent d’espérer leur maintien dans l’accord. Et selon ce qu’ils constateront, ils agiront pour sauvegarder la paix, c’est sûr ! Mais comment ?
Penser aux risques de guerre.
Garder l’espoir que l’engrenage qui y mène se bloque.
Henricles. 20 06 2018