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Le blog politique et culturel de henricles

C'est le blog de quelqu'un qui n'appartient à aucun parti politique mais qui pense que le simple citoyen peut s'emparer des questions politiques économiques et de société pour proposer ses réflexions etdonner son avis C'est également un blog littéraire et culturel où je place divers récits et oeuvres qui me concernent et ont un intérêt. notamment des récits de voyage et des tableaux d'amies peintres

Urgences à l'hôpital de Valence : mention très bien !

 

 

 

Une fois de plus, les urgences ! Cette fois c’est à l’hôpital public de Valence. Arrivée vers 23 h 30 l’avant-veille du 1° mai, un dimanche soir !

Certes, on attend, on attend longtemps sur un brancard dans le  couloir : c’est bien normal, il y a tellement « d’urgences » véritables ou plus ou moins justifiées que les personnels sont débordés et vont d’abord… à l’urgentissime pourrait-on dire !

 Assez rapidement, des infirmières, gaies, oui, gaies et aimables, m’interrogent et cherchent à comprendre ce qui m’arrive ! Prise de tension. Électrocardiogramme. Prise de sang. Au bout d’un moment un Interne, aimable lui aussi, vient à mon chevet et par quelques gestes qu’il me fait faire, cherche à deviner la gravité ou non de mon état. Et me prescrit des médicaments propres selon lui à calmer mes nausées et vertiges. Et il me promet une chambre avec un vrai lit seul dans ce service ! Un moment après me voici sur un lit confortable, dans une chambre spacieuse, propre avec salle d’eau et toilettes. Deux télécommandes manuelles permettent d’éteindre ou allumer, de  régler le lit dans diverses positions ; une troisième d’appeler une infirmière si besoin est : « n’hésitez pas, nous sommes là pour ça » ! On m’a posé une perfusion pour les médicaments et des électrodes pour une surveillance permanente du rythme cardiaque. Je parviens au bout d’un moment à m’étendre et tenter de dormir ! Quel soulagement ! La nuit fut très courte, agitée, mais le matin, réveil sans vertige apparent ni plus de nausée. Petit-déjeuner abondant pour lequel l’aide-soignante, détendue et souriante comme tous les autres personnels rencontrés, m’a proposé divers menus.

J’ai à peine fini qu’une infirmière frappe, entre, me dit qu’elle est stagiaire et m’annonce qu’elle vient me faire une « glycémie capillaire » ! Mystère ! Pourquoi, diable ! Faudrait-il me mettre du sucre dans les cheveux ? Devant mon étonnement, elle n’insiste pas : elle s’était trompée de patient et se croyait en présence d’un diabétique auquel il faut, paraît-il, pratiquer parfois une glycémie capillaire ce qui n’a rien, mais vraiment  rien à voir avec les cheveux, seulement avec des vaisseaux !  (capillarité…)

En milieu de matinée un brancardier m’emmène sur un fauteuil roulant pour passer un « scanner ».

De retour dans ma chambre, comme je n’ai plus de surveillance permanente du rythme cardiaque je peux  sans déranger personne, faire une vraie toilette !

L’infirmière est passée pour m’apporter les médicaments que je dois prendre et m’expliquer que le médecin urgentiste viendra me voir lorsqu’il aura le résultat du scanner ! Elle prend le temps de tout vérifier au sujet des médicaments à prendre et m’annonce que l’analyse de sang n’a rien révélé d’anormal.

 Déjeuner de midi copieux et agréable servi par une autre aide-soignante que j’avais vue le matin, préoccupée de ce dont je pouvais avoir besoin. « Appelez si vous en avez besoin » !

 

Je veux dès maintenant insister sur ceci : depuis que je suis arrivé, chacune et chacun des personnels joue son rôle calmement avec le souci permanent de savoir si le patient est bien ou non, le désir de l’informer autant que possible. Tout s’enchaîne apparemment comme sur des roulettes, sauf qu’il n’y a pas de  roulettes mais seulement des femmes et des  hommes qui font leur travail consciencieusement ! Il faudrait vraiment être mauvais coucheur pour se plaindre d’une attente parfois un peu longue, de ne pas tout savoir tout de suite, et qu’à midi le menu ait été imposé sans choix aucun ! J’écris cela parce que je sais qu’il y a des patients qui râlent à cause de ça ! Ils ne se rendent pas compte du luxe que représentent déjà ces conditions d’hospitalisation et …en urgence en plus !

Pendant que je mange ou somnole, je pense à tous ces blessés et malades de Syrie, d’Irak, du Yémen, de Birmanie, d’Afghanistan, du Sud-Soudan, du Congo, de tous ces lieux ravagés par les guerres civiles, les bombardements, les attentats. Comment oser se plaindre lorsqu’on est un tant soit peu au courant de ce qui se passe dans le monde ?

Y aurait-il deux humanités, celle qui a droit aux soins de qualité, au confort, aux équipements dernier modèle, qui en plus s’arroge quelquefois le droit de se plaindre, et celle qui est condamnée à souffrir, peiner, être mal ou pas soignée ? L’humanité nantie, respectée, nous, vous et moi et l’humanité déshéritée, sacrifiée : des millions parmi nos « sœurs et frères humains »?

Dans l’après-midi le médecin passe. Il m’interroge, prend son temps pour m’examiner, constate que j’ai retrouvé mon équilibre. Il m’explique que sur le scanner ils n’ont rien vu de particulier. En conséquence il va préparer ma sortie. Certes il faudra une consultation avec une ou un ORL pour chercher les causes éventuelles de ces vertiges et nausées. Il me propose aimablement de prendre lui-même rendez-vous pour moi. Au bout d’un moment, il revient, me donne ce rendez-vous et me dit qu’il va préparer les papiers pour ma sortie. Comme personne ne peut venir me chercher, il va demander qu’on commande un VSL (véhicule sanitaire léger) pour me ramener dans mon coin perdu d’Ardèche !

Ultime visite de l’infirmière du service qui, encore une fois, prend tout son temps pour répondre à toutes mes questions. Toujours très agréable !

Un passage  aux bureaux des entrées pour les papiers du rendez-vous avec l’ORL et me voilà bientôt installé confortablement dans un taxi qui me ramène chez moi !

Je n’ai pas payé un centime. Tout est pris en charge par la Sécurité sociale et ma mutuelle !

 

Je parlais ci-dessus, des blessés et malades des pays en guerre ! Mais en dehors de ceux-là, combien y a-t-il de pays dans le monde en dehors du nôtre, où on est si bien reçu, pris en charge gratuitement, soigné, dans de réelles conditions de confort même si parfois, on attend un peu longtemps dans des couloirs ? A mon avis ils se comptent sur les doigts de la main, peut-être des deux !

Il est de toute première importance, d’exprimer notre satisfaction et d’abord auprès de personnels qui travaillent souvent dans des conditions difficiles, mais aussi à propos d’un système certes imparfait et qui connaît des « couacs » parfois, mais qui est efficace.

 Oh ! Il a des insuffisances, c’est sûr : la médecine est souvent trop « techniciste » et on peut avoir l’impression que certains médecins, des spécialistes, soignent des organes plutôt qu’une personne. On aimerait une médecine plus holistique qui prenne en compte la personne dans sa totalité dans la mesure où un corps et un psychisme forment un tout dont chaque partie est dépendante des autres et de l’ensemble

Et il y a les déserts médicaux, insupportables ! Les jeunes médecins ne devraient-ils pas accepter de passer leurs premières années dans des lieux où on manque de médecins ? Faudrait-il les y contraindre ?

Quant aux dépassements d’honoraires ils se multiplient, c’est inacceptable et peut aboutir à une médecine à deux vitesses, celle des pauvres et celle des riches : dans les professions médicales, certains ont une telle âpreté au gain qu’ils n’hésitent pas ainsi à déchirer le serment d’Hippocrate qu’ils ont prêté solennellement ! Mais il faut le dire : dans notre société, cette recherche du gain maximum n’est pas l’apanage de seuls médecins et est, hélas répandue dans bien des milieux professionnels.

Cela dit, répétons-le, peu de pays au monde offrent un corps médical aussi compétent système de santé aussi bon !

Il est capital que notre société soit capable non seulement d’éviter que sa dégradation déjà  visible continue, mais qu’au lieu de dégradation il y ait amélioration.

Et cela dépend de chacune et chacun des citoyens.

Il y a ceux qui abusent des congés-maladie, des demandes de taxi ou ambulances, ceux qui vont encombrer les urgences pour un petit bobo, ceux qui passent leur temps en récriminations diverses et réclamations.

Il y a surtout ceux qui s’imaginent à tort que tout dépend du gouvernement ou même du président ! Et ceux qui vont répétant ce slogan simpliste : il n’y a qu’à prendre aux riches !

Non ! Les gouvernements dans des pays de liberté comme le nôtre, finissent pas faire ce que les citoyens demandent, non pas ce que « l’opinion » demande, laquelle est versatile, influençable et émotive, mais la collectivité des citoyens. Je veux dire qu’en régime de liberté et d’élections libres les gouvernements sont attentifs aux exigences des citoyens. Non pas de chaque groupe de pression mais aux exigences exprimées de fait par l’ensemble des citoyens. Et  ces exigences apparaissent dans les votes certes mais aussi et surtout dans leurs choix de vie.

Si la société accorde une vraie priorité à son système de soins, elle doit l’exprimer concrètement par ses choix !

Que préfère-t-on ? Construire des stades luxueux pour les championnats de football ? Équiper les stations de ski de pistes de neige artificielle toute l’année ? Travailler toujours moins avec plus de congé ? Augmenter son propre pouvoir d’achat individuel ? Partir très tôt à la retraite ? Se payer des vacances et voyages coûteux à l’étranger régulièrement ? Obtenir des baisses d’impôts et cotisations ? Acheter le dernier modèle de voiture pour épater les voisins ? Etc…Etc…Ou choisir, entre autres, de donner priorité et à l’éducation, la formation et à la santé !

Maintenir et améliorer notre système de santé ne sera pas gratuit. Certes il faut lutter contre tous les abus. Mais, soit à cause du vieillissement d’une population où les personnes âgées, celles qui coûtent le plus cher, sont de plus en plus nombreuses, soit à cause des progrès techniques qui  sont coûteux, soit à cause de notre mode de développement qui produit pollutions diverses, mauvaise alimentation, mauvaise hygiène de vie et entraîne la prolifération de nombreuses maladies, comme par exemple l’obésité, soit enfin à cause de la nécessité de financer toujours plus de recherche le coût de notre santé ne cessera d’augmenter !

Pas d’illusion : dans le monde d’aujourd’hui, monde de compétition internationale où la France n’est plus la grande puissance qu’elle fut mais se trouve en concurrence avec de nombreux peuples capables de produire aussi bien ou mieux que nous pour des coûts très inférieurs, où la France ne règne plus sur le monde comme auparavant, il nous faut faire individuellement et collectivement des choix difficiles.

Nous Européens avons été les seigneurs et maîtres du monde : nous ne le sommes plus même si nous jouissons encore des acquis de nos siècles de domination et d’avance scientifique et technique.

Sommes-nous ici loin des urgences de l’hôpital ? Non, tout est lié !

Cela dit, personnellement, j’espère, en effet en rester le plus loin possible pendant quelque temps, même si je remercie des personnels d’un service où j’ai été si bien reçu ! 

 

Henricles. Silhac. Le 03 mai 2018

 

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H
Merci Très chère Séverine ! Comme ça j'ai un signe de vous bien vivante ! Super ! Oui, maintenant je suis sur pied pas de problème ! Croisons les doigts ! <br /> Vous connaissez nos sentiments envers vous ! Bonjour à Claude ! A quand de nous retrouver ? Ce serait bien !
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S
Henri, je suis désolée d’apprendre par votre blog ce qui vous arrive ! J’espère que vous allez récupérer bien vite et que vous n’aurez pas besoin de retourner de si tôt dans cet établissement, malgré la description que vous en faites et qui n’est pas loin de me tenter...<br /> Je partage votre avis quant au dévouement et à la gentillesse de la majorité du personnel médical et aussi, hélas, quant au niveau souvent affligeant de certains de nos concitoyens !<br /> À très bientôt je l’espère. Je vous embrasse fort.
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C
Je suis ravie de te savoir sur pied et si bien pris en charge !<br /> J'aime bien ce passage qui résume si bien la situation actuelle : "Il y a surtout ceux qui s’imaginent à tort que tout dépend du gouvernement ou même du président ! Et ceux qui vont répétant ce slogan simpliste : il n’y a qu’à prendre aux riches ! "<br /> Bonne continuation !
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H
Merci ! Tout va bien en principe !<br /> Bises