les choix inquiétants du Président Macron

Les choix inquiétants du président  Macron

Oui, il y a de quoi s’inquiéter avant peut-être de s’insurger ! Le président Macron est en train de se rapprocher d’une droite dangereuse et nuisible et en conséquence de s’éloigner de plus en plus d’un électorat qui refuse viscéralement et à juste titre ces gens qui fustigent les immigrés et souhaitent tailler à grands coups de serpe dans les dépenses sociales ! Est-ce parce que les sondages indiquent que nombre des électeurs de droite seraient prêts à porter leurs suffrages sur Marine Le Pen ? C’est ce que dit la presse ! Et ce n’est pas rassurant du tout. Voilà que Macron va ainsi ancrer chez de nombreux citoyens du peuple la conviction que décidément il est de droite, d’une droite décomplexée ! Qu’il est le « président des riches » et  n’est pas celui d’un nouveau monde  qui laissait croire qu’on pouvait dépasser ce vieux clivage de notre politique entre une gauche et une droite irréconciliables !

En accord avec le président, le gouvernement fait voter une loi, une de plus, à propos de l’immigration qui durcit les conditions de l’immigration et restreint les droits que la République accorde à ces malheureux qui fuient leurs pays pour des raisons diverses ! C’est désolant ! Macron croit-il qu’il va faire taire si peu que ce soit cette extrême-droite qui crache  tous les jours son venin de haine contre les migrants, particulièrement ceux qui viennent de pays musulmans ? Croit-il que Marine Le Pen va cesser de l’accuser de permettre aux Musulmans de nous envahir ?

Macron accorde une longue interview à un journal d’extrême-droite, « Valeurs actuelles » tribune d’essayistes réactionnaires qui cherchent à dresser les citoyens contre les migrants !

Macron se rapproche ouvertement d’un Sarkozy, ce président rejeté par les Français, l’auteur du scandaleux discours diviseur de Grenoble, le président qui osa accuser les Africains de ne pas être « entrés dans l’Histoire », l’ancien président qui déclara un jour « l’environnement ça commence à bien faire » comme s’il préparait l’arrivée du plus célèbre et dangereux des climato sceptiques, je veux dire Trump ! Enfin cet ancien président qui a reculé devant les réformes que lui, Macron a courageusement entreprises !

Non, monsieur le président, ce qu’il vous faut, c’est éloigner de Marine Le Pen, le plus grand nombre possible de ces citoyens des classes populaires ou moyennes, ces citoyens en colère, en colère contre l’aggravation des inégalités, en colère contre « les riches », voire même, contre vous, qu’ils appellent le « président des riches » ! MLP leur a fait croire que le R.N était maintenant le parti des gens d’en-bas, des travailleurs et chômeurs qui triment en vain lorsque les élites se « gavent » ! Au lieu de courir après la droite et justifier ainsi les anathèmes de MLP contre les migrants et les élites, il vous faut, monsieur le président, donner satisfaction à tous ces gens qui n’en peuvent plus dans les collèges, les lycées, les écoles, les hôpitaux, tous ces citoyens, vrais républicains, abusés par la propagande mensongère de l’extrême-droite. Et tant pis si les déficits publics s’aggravent, si Bruxelles fronce les sourcils. Vous l’avez constaté, hélas, pour le moment, malgré vos efforts méritoires, l’Europe d’une Merkel en fin de règne et des démocraties « illibérales » de l’Est, l’Europe est en panne ! Alors tant pis, ne craignez pas le regard des sourcils froncés de Bruxelles et n’hésitez pas à répondre généreusement à des demandes pressantes des citoyens. Et en plus prenez une ou deux mesures spectaculaires pour l’environnement de façon à désamorcer les critiques souvent injustes du parti de Jadot et rassurer les jeunes que des prophètes de malheur se plaisent à inquiéter à propos de l’avenir sur la planète.

Non, vous ne convaincrez pas ainsi la majorité des G.J. ni des électeurs de Mélenchon ou Ruffin mais au moins une bonne part des citoyens sauront qui les a entendus et compris !

Sinon la dérive vers une société déchirée, traversée de tensions graves, va continuer et ce serait bien triste.

De toute façon, vous savez, devant la médiocrité des concurrents que vous  aurez en face de vous en 2022, vous serez réélu. Mais le risque serait une élection minable avec un trop  grand pourcentage d’abstentionnistes et d’électeurs de MLP. Vous le savez, le peuple français est trop intelligent pour choisir de porter au pouvoir cette dangereuse extrême-droite ! S’il vous plaît, cessez de courir après ses électeurs.

Henricles. A Colland le 17 XI 2019

Comments

[Monie]

En fait, la question semble être : Macron est-il en train de nous trahir ? Question que l'on peut compléter par cette autre : nous sommes-nous laissés berner, nous qui semblons avoir gardé nos convictions ? J'ai envie de répondre par la négative à ces deux questions : non, il n'y a trahison ni d'un côté ni de l'autre. Et pour paraphraser un auteur que j'aime bien , il y a vie, donc mouvement.
Cet auteur, c'est Philip Roth, dont je viens d'achever la lecture de "J'ai épousé un communiste." Le roman retrace l'histoire complexe de juifs américains dans l'Amérique de l'après-guerre, alors que le maccarthysme distille son intolérance et sa peur du communisme dans une chasse aux sorcières qui gangrène les utopies de l'engagement politique et de la morale. Je ne résiste pas au plaisir de recopier un petit passage, une leçon de vie qu'un des personnages fait à un jeune novice en politique :
"Quand on essaie, comme j'ai tenté de le faire, de se départir des illusions flagrantes (la religion, l'idéologie, le communisme) on est encore tributaire du mythe de sa propre bonté [ ...] Mais basta, chaque acte produit de la perte. C'est l'entropie du système.
- Quel système ?
- Le système moral. [...]
On réussit à s'abstenir de trahir d'un côté, et voilà qu'on a trahi ailleurs.Parce que le système n'est pas statique. Parce qu'il est vivant. Parce que tout ce qui vit est en mouvement. Parce que la pureté est une pétrification. Parce que la pureté est un mensonge.[...] Parce que sauf à foncer dans la vie en brandissant comme un pieu une vertu ostentatoire, à la manière des Grant, sauf à entretenir le gros mensonge de la vertu ostentatoire pour justifier ce qu'on fait, il faut se demander, à longueur de temps : "Et pourquoi est-ce que je fais ce que je fais ?" Et il faut se supporter soi-même sans connaître la réponse."
Cela me ramène à Emmanuel Macron. Je pense que c'est l'Histoire, ses contradictions et ses forces centrifuges, qui le pousse dans l'une ou l'autre direction. Quand on est Chef d'Etat, comment rester fidèle jusqu'au bout à ses convictions propres ? Comment résister, rester à l'écart du monde qui tourne comme une lessiveuse ? Comment ne pas subir les effets des vents contraires et ne pas en tenir compte ? Quelle attitude prendre, se laisser ballotter comme Hollande ou se montrer intransigeant comme Sarkozy ? Macron a vécu une année 2019 difficile ; il a eu peur et il a sans doute encore peur, car rien n'est achevé. Il s'est arrêté sur le bord du chemin, a réfléchi et décidé d'orienter autrement son action. Bien ? Mal ? Avec des hésitations, des erreurs ? Oui, sans doute. C'est humain. Macron n'est pas un "parangon d'ascétisme" ou de sainteté. Je trouve qu'on est bien sévère à augurer du pire.

[Henricles]

Ces textes, le tien et celui de Philippe Roth, auteur que j'apprécie beaucoup moi aussi, sont intéressants et tu as un point de vue très respectueux de personnes, ici du chef de l'État. Cela dit je crois que leproblème avec Macron est qu'il a pris une attitude de décideur solitaire de presque tout. Or,s'ilsétzaient réellement plusieurs à décider les chose seraient différentes. Ainsi, par exemple,lorsque seul sans en parler avec aucun de ses partenaires del'OTAN, il proclame dans une formule "à la Trump" brutale comme lui que l'organisation est en "mort cérébrale", il se permet une chose inadmissible entre alliés ! Sur l'Europe, il est souvent très bon mais là encore on aimerait qu'il s'exprime avec d'autres, en accodr avec des partenaires ! I y a une suffisance orgueilleuse de "prmeir de la classe" qui nuità ses objectifs. FAut-il alors parler d'un manque d'expérience d'un homme trop brillant, très courageux, ardent à tranformer une société pleine de rigidités paralysantes ?
En tous cas, il est vrai que l'année 2019 aura eté très dure pour lui mais c'est parce que leplus souvent iml monte seul au créneau !
Gardons confiance.
Et merci de tes commentaires !

[HENRI DRAVET]

Merci pour cette reaction. On peut espérer que macron ne cede pqs à la coalition heteroclite qui va se former le 5 décembre. S'il cede il scie la branche sur laquelle il est encore debout !

[Escampoun]

Enfin une critique sérieuse venue d'un de ses chauds partisans, de ce président qui est en train de décevoir de plus en plus de ses électeurs par ses choix les plus récents. Pourtant il avait fait naître quelques espoirs avec ses réponses aux GJ en disant vouloir changer de ton et de méthode pour passer à l'Acte II du quinquennat. Bien sûr cela ne signifiait pas changer de cap mais suivre sa trajectoire autrement. Ce changement n'est-il pas en train d'être dévoyé et de devenir un changement de cap, mais dans le mauvais sens comme tu le soulignes? Si cette inflexion se confirme dans les mois qui viennent beaucoup devront revoir leurs intentions de vote, dans un mauvais sens aussi pour ce qui le concerne, malheureusement sans savoir vraiment quelle serait l'alternative. En attendant, que va-t-il se passer le 5 décembre? et après? Ne peut-on craindre un nouvel embrasement de la société, cette fois-ci bien au-delà des GJ? Et, s'il se produit, comment le président et le gouvernement pourront-ils le gérer?

[Monie]

Tu sembles bien amer… Mais tu as sûrement raison. Je souhaiterais vraiment que tes conseils soient lus et retenus par notre Président. Mais, de toutes mes forces, je me refuse encore à croire que Macron lorgne vers MLP et Sarkozy par pur clientélisme et qu'il se laisse entraîner mollement sur une "droite ligne" toute naturelle. Toutefois, le doute est permis. Pourtant, il a donné tant de millions d'euros pour aider les classes populaires à finir leurs mois … au mépris de la dette ! Mais tu as raison aussi sur l'environnement :il faudrait de plus fortes convictions pour couper l'herbe sous le pied des écolos. De toutes façons, quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, il sera toujours critiqué. On rêve toujours d'un saint (ou d'une sainte) à la tête de l'Etat, et ça n'existe pas.