24 Juillet 2019
Le Queyras… quarante ans après.
A Aiguilles la maison retenue était bien équipée, bien située et suffisamment vaste pour recevoir les huit et neuf que nous avons été.
Trois balades en 6 jours dont une journée de pluie, ce fut plus qu’on avait espéré.
Pour les deux plus âgés, il y avait un défi : c’était réussir à gravir les pentes de ces sentiers de randonnée qui, à partir de 1500 mètres ou 1700 mètres mènent à des lacs glaciaires à quelque 2600 voire 2700 mètres d’altitude à travers des paysages enchanteurs où la nature nous émerveille à chaque tournant, par les myriades de fleurs des prairies, les cascades, les parois rocheuses verticales et au loin, les sommets enneigés à plus de 3000 mètre dominés par le célèbre mont Viso !
On a soufflé, on a peiné, on a marché lentement, on s’est arrêté souvent mais, miracle, nous avons réussi à venir piqueniquer sur les berges de ces lacs où il y a donc plus de quarante ans nous avions conduit nos trois enfants encore très jeunes puisque la dernière n’avait pas encore 4 ans ! Et les heures de marche variaient entre 6 et 7 dans la journée !
Et cette fois notre bonheur fut partagé – et augmenté - par quatre sur cinq- de nos petits enfants, et notre fille, heureux de se retrouver et de découvrir ou redécouvrir avec enthousiasme la montagne alpine.
En rentrant, le soir, les jambes sont flageolantes et certains pieds douloureux. Mais qu’importe ? Le plaisir de ces retrouvailles avec cette montagne, tout aussi accueillante, merveilleuse et pas moins exigeante qu’il y a quarante ans, compense tout le reste.
Et pourtant, curieusement même en cette haute-saison d’après le 14 juillet, les touristes sont bien moins nombreux qu’ils n’étaient dans les années 75 / 80 du XX° siècle. Sur les sentiers de randonnée peu de monde, peu de jeunes.
Pourquoi cela ? J’entends déjà la réponse facile et stéréotypée : la crise, le pouvoir d’achat insuffisant, les gens ne peuvent partir en vacances, c’est trop cher !
Un minimum de réflexion et de connaissance de la marche de nos sociétés nous assure pourtant de ce fait : en France, en général, le niveau de vie de la population a très fortement augmenté depuis les années 75 / 80 du XX° siècle. Nous Français sommes bien plus riches aujourd’hui que nous ne l’étions dans ces années-là ! Alors ?
Trois explications permettent peut-être de comprendre pourquoi les randonneurs et vacanciers du Queyras sont moins nombreux aujourd’hui qu’il y a quarante ans.
Bref, les Français ont choisi d’être fourmis plutôt que cigales !
Henricles le 25 juillet 2019