17 Septembre 2018
Un peuple écœuré par ses politiciens, rien d’original.
Mais un peuple qui dans certaines de ses couches sociales les plus pauvres ou les plus intellectuelles, était prêt à voter massivement pour un ex-président mis en prison pour corruption (voir le P.S. en fin de texte). Et d’autres politiciens, quelques entrepreneurs sont ou ont été eux aussi en prison et beaucoup encore libres sont sous la menace de voir aboutir contre eux des enquêtes de la Justice à leur sujet ! Cela démontre que ce pays traverse une crise gravissime
Le pire est ceci. Depuis que l’ex-président Lula, en prison a été obligé de retirer sa candidature, le candidat à la présidence en tête des sondages est celui qui selon moi et des millions de gens est le plus dangereux et le pire de tous.
Si on en croit sa notice Wikipedia, cet homme, Bolsonaro pense que si son fils était homosexuel, il préfèrerait qu’il meure en accident de voiture. Il pense que ce serait utile d’employer la torture pour interroger les trafiquants de drogue. Il est favorable à la peine de mort. Il prône la stérilisation des hommes trop peu instruits, trop pauvres et des criminels. Il pense que la dictature qui a sévi au Brésil entre 1964 et 1985 était un bon gouvernement. Il proclame son admiration pour Pinochet !
Lisez encore ci-dessous !
« Les droits de l’homme ne servent qu’à défendre les bandits, les violeurs, les kidnappeurs, les marginaux et les corrompus » (Bolsonaro)
Bolsonaro a rendu hommage au Colonel Ustra, un officier qui dirigea de nombreux interrogatoires en ayant recours à la torture durant la dictature, dont celui de Dilma Roussef alors résistante emprisonnée trois ans durant.
Bref, cet homme est dangereux : les sondages le mettent en tête des votes du premier tour avec 26 % des suffrages tandis que le second n’obtiendrait que 13 % !
C’est vous dire le désespoir de nombreux Brésiliens prêts semble-il- à voter pour un homme encore plus dangereux qu’une Marine Le Pen !
Une chose est rassurante tout de même : interrogés pour nommer le candidat pour lequel ils sont certains de ne jamais voter, les Brésiliens, à 44% disent qu’ils ne voteront jamais pour cet individu !
En conséquence, on peut espérer qu’il se passe ce qui est arrivé chez nous en 2017 : au cas où Bolsonaro serait un des deux candidats du second tour, les Brésiliens rejetteraient majoritairement sa candidature et il ne serait pas élu, de même que le peuple français a rejeté Marine Le Pen.
Malheureusement il n’y a pas de « Macron » brésilien pour infliger à ce Bolsonaro la défaite cuisante qu’il mériterait. Aucun des autres candidats ne sort du lot. Et le candidat préféré des partisans de Lula, Haddad, a peu de chances de surmonter le rejet de son parti, le P.T., par beaucoup d’électeurs persuadés que ce parti a trempé comme les autres dans les sombres affaires de corruption !
Nous avons une grande amie au Brésil, dans le Sud, une femme de grande qualité et elle nous a dit plusieurs fois qu’elle était tellement écœurée de ce qui se passe ici qu’elle n’irait plus voter. Je ne sais ce qu’elle va faire cette fois, cela la regarde, mais je comprends son dégoût ! Cela dit, si j’étais électeur ici, j’irais voter tout de même pour n’importe quel candidat opposé à Bolsonaro pour éviter…le pire !
Pauvre Brésil !
P.S. Beaucoup de gens pensent que l’ex-président Lula et l’ex-présidente Dilma ne sont pas plus corrompus que les politiciens actuellement au pouvoir, sinon moins et que mettre Lula en prison et destituer la présidente Dilma était une façon de se débarrasser d’une gauche trop favorable aux pauvres, aux Noirs, aux minorités diverses.
Est-ce si simple ?
Henricles. Natal. Brésil. 17 09 2018