Au fil des jours...

On a été très mécontent de la sortie du président Macron contre ceux qui, selon lui « foutent le bordel » !

 D’une part, ce n’est pas un langage que le président de la République doit employer, c’est indigne d’une fonction, la sienne, à laquelle il veut redonner tout son lustre !  D’autre part avec ses réflexions à l’emporte-pièce, Emmanuel Macron donne des arguments à tous ceux qui lui reprochent d’être méprisant pour les ouvriers et salariés modestes. Accusé d’être le « président des riches », il devrait être bien plus prudent. Si vous n’êtes  pas le « président des riches », alors, monsieur le président, s’il vous plaît, que vos propos ne le laissent pas croire, pour le plus grand plaisir de vos adversaires politiques qui, vous le savez, cherchent la moindre petite erreur ou maladresse pour vous enfoncer aux yeux de l’opinion.

Vos ministres et porte-parole ont beau dire, il est vrai que ce premier budget de votre quinquennat est plus favorable aux fortunés qu’aux gens modestes, il est vain de le nier ! Cela ne signifie évidemment pas qu’on peut restreindre votre politique à une politique « pour les riches » !

Mais attention ! Attention !  Monsieur Macron ! Il va vous falloir beaucoup de doigté, de courage et de persévérance pour mener à bien les réformes profondes que vous souhaitez ! Et il vous faut veiller à ce que vos conseillers, tous membres de l’élite de nos grandes écoles et grands corps de l’État, sachent écouter et observer avec une intelligence bienveillante les « classes populaires » dont ils sont très éloignés, comme vous l’êtes vous aussi !

On est accablé par ce qui se passe en Catalogne, en Espagne et par la façon dont certains journalistes et autres commentateurs semblent prendre plaisir à dramatiser la situation.

Non, non et non, quel que soit l’ardent désir du président de la Généralité de Catalogne et de la forte minorité de ceux qui le suivent, non, la Catalogne ne sera pas bientôt indépendante ! C’est certain ! Le gouvernement espagnol a en mains tous les moyens pour empêcher cette indépendance. Et il les utilisera ! Et la majorité du peuple d’Espagne comme la majorité des Catalans qui font partie de ce peuple, ne veut pas cette indépendance !

Non ! Il n’y aura pas non plus de « guerre civile » comme on l’a entendu dire sur certaines radios par des commentateurs « autorisés » ! Non, non et non ! Il pourra y avoir des épisodes de violence encore plus durs que ceux qu’il y a déjà eu. Si le gouvernement Rajoy se contente d’utiliser toujours la manière forte, la violence risque d’être au rendez-vous. Et il faut souhaiter qu’il écoute les voix de la sagesse qui l’invitent à plus de respect de la forte minorité qui a exprimé sa volonté de se séparer de l’Espagne !

Mais le peuple espagnol, qui comprend bien entendu le peuple de Catalogne, est suffisamment instruit  et sage pour savoir que rien ne serait pire qu’un affrontement armé brutal avec le pouvoir central

Non, arrêtez messieurs les commentateurs : ni le Pays Basque, ni la Flandre, ni la Corse, ni la Bretagne ne seront prochainement indépendants !

Tous ceux qui ont un peu étudié l’Histoire, savent que pendant longtemps la monarchie catalano-aragonaise était puissante, indépendante, avait un petit empire en Méditerranée et parlait d’égal à égal avec la Castille. Que des Catalans soient nostalgiques de ces époques lointaines, qu’ils soient nombreux à vouloir en finir avec le mépris que l’État espagnol a souvent manifesté à l’égard des revendications culturelles et économiques de la Généralité, c’est tout-à-fait compréhensible. En Espagne peut-être encore plus qu’ailleurs, les identités et spécificités  régionales ont été longtemps niées par l’État central ! Ce fut vrai aussi en France et au Royaume-Uni.

Mais aujourd’hui, qu’elles qu’aient été les fautes du pouvoir central et celles du gouvernement Rajoy, plus rigide que souple, il est irresponsable de la part des dirigeants actuels de la Catalogne de prétendre quitter l’Espagne ! Et s’il y a des affrontements violents, ces dirigeants en porteront une lourde part de responsabilité.

Henricles le 11 octobre 2017