28 Juillet 2017
Svetlana Alexievitch. La supplication
250 pages. J’ai lu. 1998.
« Maintenant, je suis la mort, le destructeur des mondes » c’est cette phrase de la Bhajavad-Gita (« chant du divin seigneur. Épisode le plus célèbre du Mahabharata) que Robert Oppenheimer s’est remémorée après avoir assisté à l’essai réussi de la bombe atomique, en juillet 1945, alors qu’il avait été le chef de l’équipe des physiciens qui l’avait mise au point !
Oui, l’énergie nucléaire ou la radioactivité massive qui se déchaîne, c’est la « destruction des mondes » et hélas, personne ne peut assurer que cela n’arrivera jamais. Personne n’a la certitude absolue qu’une centrale – sans parler d’une bombe H – ne sera pas gravement défaillante à nouveau comme à Tchernobyl, comme à Fukushima. Quelles que soient les précautions prises. On ne maîtrise ni le climat ni les mouvements de l’écorce terrestre et on ne sait pas prévoir à court, moyen et long terme, les tremblements de terre et leur puissance ni les raz de marée, ni, de la part des hommes, les erreurs, négligences ou volontés criminelles de nuire .
Alors remercions Svetlana Alexievitch de nous avoir permis d’entendre ces femmes et ces hommes de Tchernobyl ! On se retient,- ou on ne se retient pas !- de pleurer quelquefois à la lecture. Comme elles et eux, on est perdu, désorienté, on ne comprend pas. Et à mesure qu’on pénètre dans cet univers du « monde détruit » de Tchernobyl, on se demande pourquoi on ne décide pas vite, très vite, de ne plus jamais construire de centrale nucléaire ! Pourquoi des gens prennent des décisions qui impliquent le risque qu’un jour, un Tchernobyl recommence et peut-être en pire. Le risque « zéro » n’existe pas, or, comme les phénomènes de radiation, de radioactivité massive, ont des durées de plusieurs siècles le moindre risque est insupportable !
Lisez Svetlana Alexievitch. Oui, c’est une supplication.
« Supplication », que les dirigeants, les décideurs, prennent les mesures pour en finir avec ces rayonnements de la Mort
Henricles 28 juillet 2017