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Le blog politique et culturel de henricles

C'est le blog de quelqu'un qui n'appartient à aucun parti politique mais qui pense que le simple citoyen peut s'emparer des questions politiques économiques et de société pour proposer ses réflexions etdonner son avis C'est également un blog littéraire et culturel où je place divers récits et oeuvres qui me concernent et ont un intérêt. notamment des récits de voyage et des tableaux d'amies peintres

Sacré ou Armé

 

A propos de « la Journée de la jupe »

 

Décidément le métier des profs en collège a été à l’honneur. Après « Entre les murs » primé à Cannes ce fut « La journée de la jupe ». Le propos n’est pas d’ajouter une critique de plus à ce film de grande qualité. Ni de défendre le metteur en scène qui, selon certains, aurait réalisé un film « réactionnaire » !

Je veux seulement témoigner de ce qui m’est apparu avec une clarté éblouissante après avoir assisté à ce film au cinéma. Il faut dire que j’ai été professeur la plus grande partie de ma vie professionnelle et qu’il m’est arrivé – très rarement pour ma chance ! – d’être confronté à une classe du type de celle qu’on voit dans ce film.

Au début du film la prof., impuissante, et la classe dans son ensemble,  sont submergées par la grossièreté, la violence, le désordre anarchique, l’impossibilité de tout travail quel qu’il soit. C’est clair.

Ce type de situation, ici caricaturé, est vécu, par de nombreuses enseignantes, de nombreux enseignants, dans certains collèges, comme celle citée l’autre jour dans un reportage du journal « Le monde » qui affirmait que dans les classes qu’elle a, dans un collège parisien, « faire sortir une feuille est une lutte » !

         Ensuite, la prof. s’est emparé du revolver chargé, en a usé malencontreusement, contre l’élève le plus violent, un vrai délinquant, qui a été blessé. Ce revolver dont elle menace tous les élèves, seul ce revolver, lui permet de faire régner un minimum d’ordre, de se faire entendre des élèves et … de commencer à les faire travailler !

 

Deux périodes dans le film.

 La professeure réduite à l’impuissance par un système où  l’enseignant,

 --comme le savoir qu’il propose -- complètement désacralisé, n’est pas reconnu comme tel par ceux des élèves qui, pour diverses raisons complexes, refusent cette scolarisation forcée. Ils ne supportent pas cet enfermement dans des salles où ils devraient accepter, dans le calme d’un groupe au travail, d’être soumis à la discipline d’un apprentissage qu’ils récusent ou dont ils ne voient pas l’intérêt. Alors la prof, n’est plus une prof, elle n’est  qu’une jeune femme, attirante, aux jolies jambes dénudées, que certains des « élèves » garçons peuvent traiter avec le mépris et le machisme ordinaires avec lesquels ils ont l’habitude de traiter les filles de leur quartier ou de leur collège.

C’est seulement une jolie nana à laquelle il ne saurait être question de se soumettre. On la « baiserait » volontiers d’ailleurs et on s’y mettrait même à plusieurs, histoire de rigoler un peu ! Elle n’est plus qu’une faible femme, désarmée face à la violence, au machisme ordinaire, à ce qu’il faut bien appeler la barbarie

Plus  de sacré. Plus de prof.

          Deuxième période. La prof a le pouvoir. Le pouvoir de vie et de mort. Le pouvoir de soumettre par la contrainte. Par la violence. Le pouvoir du « flingue ». Elle est armée. Alors la classe peut enfin commencer. La prof. peut redevenir une prof. Et lorsqu’elle perd son arme, c’est une fille qui la prend. Et celle-ci, peut enfin, puisqu’elle est armée, secouer le joug de la violence machiste que les filles subissent tous les jours. Puisque pour les barbares, les filles non plus ne sont plus sacrées. Sacrées les filles, les femmes ? Allons donc, et pardonnez-moi ce langage, ce ne sont que des putes ou des connasses ou des frustrées qu’on va se farcir et qu’on fera jouir, parce qu’en plus, les salopes, ça les fait jouir !

Oui, hélas, ils sont nombeux à parler ainsi !

Vaste et inépuisable sujet de réflexion, je dirai, d’examen de conscience collectif que nous devons mener dans notre société. Faute de quoi…

Comment  réussissons-nous  à donner à cette catégorie de  jeunes, rebelles au systéme scolaire et à sa nécessaire discipline, ainsi qu’à leurs parents,  le sens du caractère « sacré » de la mission de transmettre savoir et savoir-faire, et donc du respect fondamental qu’inspire ce sacré, puisque le « flingue » ne peut être la solution ?

Comment laisser des centaines de professeurs désarmés, enfermés dans des classes pendant des heures par semaine avec des jeunes élèves au comportement violent, agressif, brutal, et en refus d’école ?  C’est bien pourtant ce qui se passe tous les jours !

Professeur sans pouvoir, professeur désacralisé.

Professeur encore croyez-vous ?

Henricles. 18 05 2009  

 

 

 

 

        

 

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M
3 ans plus tard....Cécile Duflot se fait moquer parce qu'elle porte une robe, AU PARLEMENT, PAR DES DEPUTES ELUS...<br /> On s'interroge: quel âge mental ont ces hommes? Comment demander à des adolescents de banlieues difficiles de respecter les femmes si nos élus n'en sont pas capables?<br /> Misère!
Répondre
H
<br /> <br /> Quelle misère en effet ! <br /> <br /> <br /> Amitié<br /> <br /> <br /> <br />
J
Ca donne envie de le voir; j'ai trouvé des entretiens du réal sur le net pour ceux que ça intéresse: http://www.arte.tv/fr/mouvement-de-cinema/La-journee-de-la-jupe/Les-entretiens/2459064,CmC=2560580.html<br /> A bientôt Henri.
Répondre
H
<br /> <br /> J'avais vu ce site !<br /> Merci de ton commentaire<br /> A bientôt<br /> henricles<br /> <br /> <br /> <br />