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Le blog politique et culturel de henricles

C'est le blog de quelqu'un qui n'appartient à aucun parti politique mais qui pense que le simple citoyen peut s'emparer des questions politiques économiques et de société pour proposer ses réflexions etdonner son avis C'est également un blog littéraire et culturel où je place divers récits et oeuvres qui me concernent et ont un intérêt. notamment des récits de voyage et des tableaux d'amies peintres

Echappée

Agnès Dargent. Cheyne Éditeur. Le Chambon sur Lignon. 2000

« Chaque départ pose la question du retour et jamais le retour n’est donné. Je peux, à chaque départ penser ma fin. …Partir sur la route quand partout triomphe cette brutalité qui pulvérise l’obstacle…quand je ne suis qu’une courbe inclinée sur mon cadre, une incarnation du zéro sur le gris de l’asphalte…tout cela rend à chaque sortie, l’irruption de la mort possible. A chaque départ je peux penser ma propre fin. »

Agnès Dargent, l’auteure de ces lignes, extraites du livre « l’Échappée » publié en 2000, chez Cheyne éditeur est morte il y a quelques semaines, projetée au sol brutalement par une voiture alors que, une fois de plus, elle roulait à vélo sur une route de sa région, comme elle l’aimait tant depuis des années !

C’était une amie très proche pour quelques-uns de nos amis. Nous ne la connaissions pas réellement nous-mêmes. Révoltés par cette mort si soudaine, nous avons voulu relire le petit livre qu’elle avait publié en 2000 chez Cheyne.

Ce texte-ci est, une invitation pressante à chacun de vous à lire ce petit livre : moins de 200 pages, mais c’est de la littérature, de la Littérature ai-je envie d’écrire ! N’hésitez pas à le demander en librairie, à le commander, et au pire, à le demander en bibliothèque. Vous y découvrirez une écriture si bien travaillée, ciselée, forte, dense, que vous aurez l’impression que l’auteur portait tout ça déjà en elle si je puis dire maladroitement et nous l’a livré sans effort. Et pourtant cette relecture m’a remis en mémoire ce que disait Marguerite Duras sur la difficulté, parfois la souffrance du travail de l’écriture. C’est aussi le nom du grand Claude Simon qui m’est venu à l’esprit.

Agnès vous emmène sur ses routes, dans ses roues et à l’occasion de ses observations, réflexions, découvertes, au cours de ses échappées cyclistes qui vous enchanteront, vous rencontrerez aussi l’auteure, une femme d’une qualité rare. Assassinée. Sur une route de juin

« …Si je pouvais choisir mon assassin, j’aimerais un… ».

Henricles. 12 juillet 2013

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